mercredi 31 mars 2010

Ecobuage : La guerre contre la nature



« Les scientifiques du muséum d’histoire naturelle sont passés ici, et nous n’avons même pas été tenu au courant ». Voilà un peu ce que me répondait un élu à Tardets, il y a quelques années, protestant contre Natura 2000. C’est probablement vrai et sans doute, c’est une chose qu’on peut regretter ? Mais, aujourd’hui, j’aurais envie de lui répondre simplement : Ils ne sont pas venus vous voir, peut-être aussi parce qu’ils savent ne pas avoir grand chose à apprendre de nous, souletins, en ce qui concerne la nature… Oui je pense qu’ici, à force de la nier et de la combattre, on a tout oublié d’elle. On ne sait plus reconnaître les fleurs et les arbustes et si on s’y connaît en champignon et en oiseaux c’est surtout lorsque ceux-ci sont comestibles. Le reste serait une vaste foutraille tout juste bonne à être « nettoyée » (car la nature sauvage, c’est sale). Cette foutraille qui grignote nos prairies, mangent nos poules et nos brebis est tout juste bonne à mettre le feu.
Un exemple frappant pour corroborer mes arguments. Il a quelques jours les écobuages ont été interdits par arrêté préfectoral. Mais comment ont réagis des paysans en Pays Basque et notamment en Soule, qui n’ont, paraît-il, pas de leçons à recevoir ? Et bien ils ont mis le feu alors que la végétation était extrêmement sèche, affaiblie par les fortes gelées de ces dernières semaines, alors même qu’un vent de sud soufflait. Résultat : une quarantaine d’hectares de végétaux ravagée sur les hauteurs de Haux et une trentaine d’hectares sur les hauteurs de Larrau obligeant les interventions des pompiers de Tardets pour protéger les habitations. Plusieurs hectares sont partis en fumée sur le Mondarrain, le Baigura, sur le Col d'Izpegi, les communes d'Hasparren et d'Anhaux. La liste n’est pas exhaustive en Pays-Basque. Et je ne parle pas des dégâts prés d’Oloron, Lasseube et en vallée d’Aspe où plus d’une centaine d’hectares a été touchée.
Qu’on ne se préoccupe pas des arrêtés préfectoraux, c’est une chose. Qu’on n’écoute pas les prévisions météorologiques, c’en est une autre. Mais quand on ne sait plus grand-chose au sujet de la nature, on devrait prendre la précaution de garder ses allumettes dans sa poche. Et ensuite réfléchir au concept de tradition qui est une grosse connerie quand il est cajolé comme le chienchien à sa mèmère.
Je suis de ceux qui plaident, avec mes ami(e)s d’Astobelarra, pour que nous cessions cette guerre inutile et d’un autre temps à cette nature sur laquelle nous n’avons aucun droit mais uniquement des devoirs. Cette guerre du feu qui n’a plus aucun sens aujourd’hui est devenue anachronique.
A l’heure où j’écris ces lignes, le mercredi 24 mars 2010, du promontoire de mon domicile qui domine la vallée, j’aperçois encore des feux ! Inconscience, ignorance , bêtise ? Je laisse le lecteur seul juge.

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